Expo 2015: Temps impartis et être mot

Mon "imaginaire du sable" date d’un évènement ancien, j‘avais peut être 6 ou 7 ans lorsque j’ai observé l’écoulement inattendu d’une réserve de sable* emprisonnée depuis des millions d’années dans le plafond d’une grotte en tuffeau. Cet évènement a très certainement scellé mon attachement presque mystique pour ce mystérieux matériau. En 1989, la rencontre avec les physiciens Bernard Dulieu, Étienne Guyon, Pierre-Gilles De Gennes et Serge Koutsmy, grands chercheurs et spécialistes de
la mécanique des fluides et des mouvements aléatoires des granulats, nous ont conduit à une collaboration "science et art". Cette collaboration très féconde a été déterminante pour ma recherche artistique, elle a permis concrètement l‘introduction du sable comme "le matériau d’une poétique des TEMPS IMPARTI"
Jean-Bernard Métais Décembre 2014
*les géologues appellent, cette réserve, une poche sableuse du Turonien


Dans le contexte d'une galerie d'art, ou d'un musée, le visiteur est invité à éprouver corporellement les "temps réversibles", provocant, par la manipulation, le transfert d'un volume de sable d'un réceptacle à l'autre .
Se libère alors un son qui peu à peu s'assourdit en fonction du volume de sable qui s'écoule. Plongeant dans la dimension sonore, pour observer visuellement le cône qui se forme, le spectateur acteur doit se déplacer. Chargé de mémoire, il peut tout aussi bien se délivrer de cette fatalité qui nous lie à l'inexorable, dans un élan obscur et joyeux à la fois où s'absentent les limites, où se franchissent les espaces...
Pierre Giquel